Ça me fait de la peine pour Manon qu’elle soit handicapée. Mais ça m’énerve un peu parce qu’elle s’énerve tous les matins.
Des gens la regardent bizarrement et je trouve que c’est méchant.
Je ne supporte pas qu’à l’école on se moque de ma soeur avec son fauteuil roulant et je me sens obligée de défendre ma soeur.
Elle est très gentille et très joueuse, je l’aime de tout mon coeur.
Quand Manon est née j’avais tout juste 10 ans, à cet âge on ne comprend pas encore tout, mais pour Manon ça a été très rapide de voir les problèmes qu’il y avait, et c’est dur de voir ses parents paniqués, inquiets et en plus de ça de ne pas pouvoir voir sa soeur. Ça fait énormément travailler à l’intérieur.
Heureusement que l’on avait une famille soudée, ça aide énormément.
Le plus dur dans tout ça, c’est le regard.
Le regard insistant que peuvent poser les gens sur Manon, dans la rue ou ailleurs.
Mais comme font Edwige et papa, sourire aux gens qui ont ce regard ouvre à la discussion et permet aux personnes de s’intéresser aux problèmes de Manon.
Ce n’est pas une honte d’avoir une soeur handicapée, c’est même une fierté de voir que dans notre famille, on a une battante qui rit et vit malgré son handicap. C’est une fierté de pouvoir la présenter à ses amis.
Tout ce que je peux dire, c’est que depuis sa naissance, elle est devenue notre rayon de soleil à tous.