Kommunitetet

Déborah


Comment avons-nous vécu la Covid19 ?
D’abord on entend.

Le Covinavirus, c’est quoi ? Un nom qui sort d’un pays de l’autre côté de la terre ? Pas de chez nous ! Un cadeau de Noël ? Déposé à nos portes en décembre 2019 ? Une fois déballé, le cadeau s’avère empoisonné dès les premiers mois de 2020.

C’est l’hébétement qui nous frappe en premier. On est sonné. D’une petite grippette, on passe à une grippe, puis à une épidémie. Et finalement l’OMS sort le lapin de son chapeau : c’est une pandémie !

On fait quoi alors ?

On écoute. Un peu. Notre président nous parle d’un pays en guerre. Des mots très forts, qui nous étourdissent ! Des directives nationales se mettent en place. Sévères. Le pays se ferme. Le confinement isole. Les liens familiaux sont coupés. L'approvisionnement alimentaire se fait en Drive. C'est quoi tout ça ? Comment cela s’est passé pour nous ? Pour notre fille Déborah ?

Vivant à cheval sur deux pays, la France et la Suisse, le terme de en guerre paraît, tout à coup, réel. Pour ce premier confinement, les frontières se sont fermées du jour au lendemain. Avec Déborah dans un pays et nous dans un autre. Nous avons, pour mémoire, notre dernier passage à la frontière. Le douanier nous signale sa fermeture pour le lendemain. Une vraie, avec d’énormes blocs de pierre.

Comment changer de vie du jour au lendemain ? 
C’est l’apprentissage du lâcher prise ! L’institution de Déborah est fermée, excepté pour les professionnels. Aucune sortie n’est autorisée pour les résidents, excepté le petit jardin. Aucune visite. Une impression de vide nous entoure face à un danger inconnu menaçant nos vies. Il faut s'organiser. S'accrocher à rester vivant. Se trouvant dans la tranche d'âge des seniors la peur nous tenaille. Comment se barricader contre le virus. Et si nous tombons malades ? Et si Déborah tombe malade ?

Nous organisons des moyens de communication. Les réseaux sociaux prennent rapidement le relais : WhatsApp et Skype fonctionnent à plein régime. Nous traversons ces deux mois de confinement la tête dans le guidon pour se dire qu’il faut en passer par là pour se débarrasser de cette vilaine chose. Nous apprenons à communiquer par les écrans. Déborah, rassurée, est tout sourire en nous voyant dans un petit écran. Tellement résiliente ! Cela nous rassure. Personne ne tombe malade. On ne parle pas encore de vaccins. C'est la course aux masques.

Le confinement levé, les retrouvailles sont des effusions de joie et de danse. La vie reprend avec toutes les recommandations sanitaires des deux pays. Les petits séjours à la maison reprennent pour Déborah. La vie se normalise. Nous sommes contents. Le séjour d'été en colonie de vacances est, toutefois annulé. Les restrictions sanitaires restent pour beaucoup en place. Ne prenons pas de risque.

En septembre 2020, un déménagement pour Déborah, avec à la clé de nouveaux locaux et une nouvelle équipe, est une source de stress pour elle comme pour nous.

Comment vivra-t-elle cette transition ? 
Nous passons du temps avec l'équipe en donnant un maximum de détails concernant son comportement, sa manière de communiquer, sa santé, ses peurs, etc. Déborah trouve ses marques et n'hésite pas à faire les farces qu'elle aime bien.

Puis, patatra… la deuxième vague débarque en force en novembre 2020. Rebelote pour la fermeture de l’institution aux visites. Vu le va et vient important entre internes, externes et intervenants dans son nouvel environnement, l’épidémie fait des ravages.

Déborah contracte le virus courant novembre. Une bronchite couronne le tout. Nous sommes inquiets et aimerions tellement la voir ! Nous nous trouvons au centre d’une vulnérabilité temporelle insupportable. Déborah, en isolement à l’institution, lutte et résiste bien. Nous sommes toujours impressionnés par sa force à s’en sortir ! Alors que l’inquiétude nous poigne en attente de ses petits gazouillis qui indiquent le mieux, nous la suivons de près grâce à Skype.

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Et maintenant ?
Les vagues du Covid-19 se succèdent nous habituant à vivre avec le virus. A l'apprivoiser, à le dompter, à le regarder en face. Étant vaccinés tous les trois nous permet de sortir mieux protégés contre le virus. Nous pouvons revoir la famille si longtemps éloignée. La peur s'éloigne. Le port du masque devient une routine facile a intégrer dans nos vies.

Le monde a changé. Celui d'avant n'est plus. Ce qui ne change pas c'est que nous sommes toujours là pour entourer Déborah d'amour.

Andrée Benz

Andrée Benz, maman de Déborah

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Senest ændret af Gerritjan Koekkoek den 2024/08/25 10:39
Oprettet af Gerritjan Koekkoek den 2023/03/11 15:26